Etrange question, me direz-vous ! Tout le monde saura dire qu’il s’agit d’un instrument de musique, mais en réalité combien d’entre vous se sont déjà demandé ce qu’il y a à l’intérieur de cette formidable boite à musique ?
Un piano se compose de trois parties :
la mécanique :
5000 à 8000 pièces en bois, feutrine ou alliages qui s’articulent les unes aux autres, sans même que l’on puisse y penser.
C’est grâce à cette invention complexe et subtile que le piano est un instrument qui permet de jouer des œuvres d’une extrême rapidité tout en ayant une très large palette de nuances sonores entre le pianissimo et le fortissimo.
Une quinzaine d’opérations de réglage par note (certaines précises au dixième de millimètres) permet cette magie.
le clavier :
Une planche en bois découpée en 88 morceaux lestés de plomb conçus chacun comme une sorte de petite balançoire à bascule appelée touche.
Le pianiste ne voit qu’un tiers de celle-ci, les deux tiers invisibles actionnent la mécanique, permettant instantanément au marteau de frapper la ou les cordes et produire un son.
la structure harmonique :
Un cadre métallique en fonte permet de supporter la forte tension (15 à 30 tonnes) exercée par les 220 cordes environ.
Une table d’harmonie, en épicéa de quelques millimètres d’épaisseur, amplifie le son ; un chevalet en hêtre, collé à celle-ci permet de lui transmettre la vibration des cordes.
Environ 220 chevilles en acier micro filetées, sur lesquelles viennent s’enrouler les cordes, sont enfoncées avec fermeté dans un multiplie de couches superposées en hêtre, appelé sommier. Cela permet deux choses contradictoires : d’empêcher la cheville de se dévisser sous l’effet de la tension de la corde et cependant, de permettre de tourner la cheville afin d’accorder l’instrument.
Et tout ceci fonctionne sans la moindre assistance électronique, présente partout de nos jours.
En effet, le piano est un instrument d’un autre temps ; depuis environ un siècle, sa conception et sa fabrication n’ont guère évolué. Il faut se souvenir que le piano vient d’une époque où la vie allait beaucoup moins vite qu’aujourd’hui, d’un temps où l’on prenait le temps.
A l’image de son apprentissage, qui demande du travail et de la rigueur, votre piano a besoin qu’on s’occupe de lui, qu’on en prenne soin comme d’une personne, il n’est malheureusement pas éternel et ce n’est pas un simple meuble.
Différentes qualités de pianos :
Il existe bien sûr différentes qualités de pianos, je ne vais pas ici tous les passer en revue. Mais je vais tout de même vous donner quelques noms. Je ne prétends pas faire un classement et d’aucuns me diront qu’ils ne sont pas vraiment d’accord avec moi. J’accepte cette remarque car il s’agit ici essentiellement d’une appréciation personnelle dictée par mes goûts mais aussi et surtout par mon expérience auprès des clients.
Cette liste n’est pas exhaustive et n’a de sens que pour des pianos achetés neufs.
Tout d’abord, les inclassables, les inaccessibles, autant dire des Rolls Royce. Il n’est pas donné à tout le monde de poser ses mains sur le volant d’une telle voiture, il en est de même pour le clavier de ces pianos :
Puis parlons de marques pianos un peu plus courants mais que je classe tout de même dans les hauts de gamme. Même si l’investissement est conséquent, on ne le regrette jamais, d’autant qu’il y a un « marché » d’occasion très intéressant pour ces marques :
Lorsqu’on a un budget plus limité, on peut tout de même s’offrir un piano très correct à un bon rapport qualité/prix :
Et enfin pour les bas de gamme, afin de ne froisser personne, je ne citerai aucune marque dans cette catégorie. Mais juste une mise en garde, méfiez-vous des noms à consonance allemande qui n’en ont que le nom, c’est souvent de la fabrication chinoise.
En ce qui concerne l’occasion, tout est très compliqué dans le domaine du piano. Ce serait vraiment beaucoup trop long…
- En 1865, l’usine Pleyel, une marque française, est située à Saint Denis en banlieue parisienne.
- En 1971, l’usine ferme définitivement ces portes. La manufacture Schimmel située à Braunschweig en Allemagne, se rendant compte parfaitement de cette prestigieuse renommée, a obtenu le droit d’apposer l’étiquette Pleyel sur ses pianos jusqu’en 1995.
- Puis c’est au tour de l’usine Rameau située, depuis 1971, dans le Gard à Alès, d’avoir le droit d’utiliser la marque Pleyel sur sa fabrication, entre 1995 et 2007.
- Suite à la fermeture définitive de la production Rameau, en 2007, une nouvelle usine Pleyel voit le jour dans le même quartier Saint Denis. La production est tournée vers les pianos à queue, de luxe et dont le design est dessiné par des Artistes contemporains.
- En 2012, cette fabrication s’arrête définitivement et la marque Pleyel n’est plus utilisée par personne.
Il n’y a plus aucune fabrication de pianos française de nos jours.